Quel est votre parcours professionnel?
Je travaille au Centre d’éducation des adultes Outremont depuis 38 ans; pendant plus de vingt comme enseignante en adaptation scolaire. Il y a une quinzaine d’années, j’ai accepté un poste d’enseignante ressource; à ce titre, j’étais responsable de l’édifice Filion. J’ai par la suite été directrice adjointe pendant cinq ans, puis directrice depuis deux ans.

Comment accueillez-vous les nouvelles directions?
Mon approche est très graduelle. Tout d’abord, je les rencontre avant leur entrée en poste, je leur explique alors la culture du Centre et son fonctionnement, puis je leur présente le personnel. Quand ils arrivent, ils sont en mode observation pendant quelques semaines, je les implique alors dans tout : gestion des élèves, budget, gestion des ressources humaines, etc. Lorsqu’ils se sentent confortables, je les invite à mener leurs premières rencontres en ma présence, ce qui me permet de leur donner ma rétroaction.

Qu’est-ce qui vous plaît dans la direction d’établissement?
Tout. J’aime avoir un impact plus large sur la réussite des élèves. J’adore le travail d’équipe et les relations humaines. J’apprécie la diversité des tâches et des responsabilités; je peux être très créative lorsque je mets sur pieds des projets et plus cérébrale lorsque gère les ressources du Centre.

Quel est votre projet des derniers mois dont vous êtes le plus fier?
C’est certainement le guide Tout en nuances, un répertoire de stratégies pour accompagner l’apprentissage et développer la capacité d’agir des élèves adultes. J’ai copiloté le projet auquel ont collaboré une vingtaine de cadres et de professionnels.

Comment se vit la conciliation travail/vie personnelle?
Elle se vit bien. Il suffit de s’organiser et de respecter tous ses engagements : professionnels et personnels.

Quelles méthodes/stratégies employez-vous pour gérer les responsabilités quotidiennes, tout en préservant du temps pour vous-même et vos proches?
Il faut savoir prioriser. Tout n’a pas le même niveau d’urgence et d’importance. Je ne suis pas seule, j’ai une équipe, alors je dois faire confiance à mes adjoints et déléguer. Si la structure est bonne, le Centre va continuer de fonctionner, même si je n’y suis pas. Et quand la journée de travail est terminée, je m’impose de ne pas consulter mes courriels.

La gestion des imprévus semble être un élément clé pour maintenir l’équilibre entre travail et vie personnelle. Quelles techniques utilisez-vous pour garder ce stress sous contrôle ?
Il faut savoir évaluer ce qui est une vraie urgence. Et il faut se dire que bien des choses, même si elles apparaissent urgentes, peuvent être remises au lendemain. Enfin, si l’équipe est bien structurée et que nous nous sommes préparés en amont, on peut généralement bien gérer les imprévus.

Enfin, que diriez-vous à une enseignante ou un enseignant qui hésite à faire le saut à la direction?
Faites-le, c’est fantastique. Si vous êtes pédagogue, c’est que vous savez gérer une classe ; cette compétence est transférable à la gestion d’un établissement scolaire. Dites-vous que vous ne serez pas seul; il y a beaucoup de ressources dans les services, vous le découvrirez lors des savoirs institutionnels. Vous bonifierez également vos connaissances en suivant les cours du diplôme d’études supérieures spécialisées. Le CSSMB dispose entre outre d’une ressource, Maryz Gariépy, dédiée à l’intégration des nouvelles directions. Enfin, vous pouvez compter sur l’appui de votre direction d’école ou de centre.