«À celles et ceux qui s’inquiètent de ne plus être avec les élèves, je rappelle que la direction est un leader pédagogique et qu’elle a un réel impact sur la réussite des élèves».
Carmen Botezatu
Directrice du Centre de formation professionnelle des métiers de la santé
Quel est votre parcours professionnel
J’ai commencé à enseigner au Centre de formation professionnelle des métiers de la santé en 2010. En 2019, j’ai obtenu un poste de directrice adjointe et depuis 2024, je suis directrice.
Comment accueillez-vous les nouvelles directions?
Tout d’abord, je rencontre les enseignantes et enseignants qui semblent avoir du potentiel. Une fois la personne en poste, je l’encadre : réunions hebdomadaires avec l’équipe de gestion, rencontres individuelles, sans oublier les discussions informelles le midi ou en fin de journée. Au départ, je leur confie des dossiers plus simples et, petit à petit ils se complexifient. Les nouvelles directions adjointes ont l’impression qu’elles doivent tout faire tout de suite. Je dois les aider à comprendre que certains dossiers peuvent être reportés au lendemain, qu’elles ne sont pas seules, qu’elles doivent faire confiance aux gens et déléguer des tâches.
Qu’est-ce qui vous plaît dans la direction d’établissement?
Les défis. J’aime réaliser des projets qui ont un impact sur l’enseignement, car je demeure avant tout une leader pédagogique. J’aime avoir la chance de faire la différence à grande échelle. Je me réjouis d’avoir une excellente équipe qui est enthousiaste lorsque je propose des projets.
Quel est votre projet des derniers mois dont vous êtes le plus fier?
J’en ai deux ; deux projets pour lesquels nous sommes sortis des sentiers battus. D’abord la double diplomation en Santé, assistance et soins infirmiers offerte en collaboration avec l’école secondaire Félix-Leclerc. Puis il y a le programme Retraitement des dispositifs médicaux, qui vient de diplômer sa première cohorte. Ce programme est offert à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, à l’extérieur des murs du CFPMS, ce qui constitue un défi supplémentaire.
Comment se vit la conciliation travail/vie personnelle?
Tout se planifie, le travail, la famille et les loisirs. Et tout se partage. Au travail, je délègue. À la maison, les tâches se partagent. Le lundi soir, quand je vais au cours de yoga offert par la Cour des grands, mon mari est là. Vous savez, mes enfants ont besoin d’un modèle de mère épanouie, qui réussit sa carrière et qui leur offre du temps de qualité.
La gestion des imprévus semble être un élément clé pour maintenir l’équilibre entre travail et vie personnelle. Quelles techniques utilisez-vous pour garder ce stress sous contrôle ?
Je planifie beaucoup, tout en évitant de surcharger mon agenda. Je me garde généralement une heure de libre tous les jours. De cette façon, j’ai de la marge de manœuvre si un imprévu se présente. Aussi, quand survient un événement inattendu, j’évalue si c’est urgent ou pas. Je me demande également si je peux déléguer.
Que diriez-vous à une enseignante ou un enseignant qui hésite à faire le saut à la direction?
Quand je rencontre une enseignante ou un enseignant qui me semble avoir du potentiel pour la gestion, je lui dis que je la vois faire ce travail. Je l’invite à se projeter dans un horizon de deux, trois ou cinq ans. Je lui explique qu’à la direction il n’y a pas de routine et que les journées ne se ressemblent pas. À celles et ceux qui s’inquiètent de ne plus être avec les élèves, je rappelle que la direction est un leader pédagogique et qu’elle a un réel impact sur la réussite des élèves. C’est d’ailleurs important de rester près des élèves, de circuler dans le centre et de rencontrer les nouvelles cohortes. Enfin, je leur dis que les nouvelles directions sont très bien encadrées, par moi, mais aussi par la chargée de projets Maryz Gariépy.
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