Catherine D’Amato enseigne à l’école spécialisée John-F.-Kennedy (JFK) depuis trois ans. Sa classe compte six élèves avec trouble du spectre de l’autisme (TSA) âgés de 11 à 16 ans ; ces adolescentes et adolescents à besoins particuliers ne suivent pas le cursus scolaire habituel. À l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, qui se tient chaque année le 5 octobre, Mme D’Amato discute de son métier.
Parlez-nous de votre formation.
Catherine D’Amato : Après mon cégep, je me suis inscrite en psychologie, mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas ce que je voulais faire. J’ai par la suite complété un certificat en intervention auprès des jeunes, puis un baccalauréat en adaptation scolaire.
Comment s’est déroulé votre parcours au CSSMB ?
CDA : En 2015, en terminant mon certificat, j’ai travaillé comme préposée aux élèves handicapés à JFK. Et j’ai eu la piqûre. J’ai donc entrepris mon baccalauréat, pendant lequel j’ai fait beaucoup de remplacement, toujours à JFK. En 2020 j’ai obtenu mon premier contrat et en 2022 un poste permanent.
Votre intégration professionnelle s’est bien passée ?
CDA : Oui, très. Nous disposons d’une enseignante-ressource, son rôle est de nous aider et de nous guider. Le CSSMB m’a également invitée à suivre la formation TEACCH pour apprendre à mieux intervenir auprès de la clientèle avec TSA.
De qui est composée une équipe en classe ?
CDA : Je compte sur l’aide de deux préposées aux élèves handicapées et je partage une technicienne en éducation spécialisée avec une autre classe. L’école offre également des services d’ergothérapie, d’orthophonie, de psychologie et de psychoéducation. Enfin, le CSSMB compte une équipe de conseillères et conseillers pédagogiques. Par exemple, j’avais un élève présentant un trouble de l’opposition très sévère, l’équipe Continuum EHDAA est donc venue en classe pour l’observer et me donner des trucs.
Comment se déroule une journée type ?
CDA : Il n’y a pas de journée type. Je dois être à l’écoute des élèves et les recevoir comme ils sont ce jour-là. Certains matins je comprends que l’un n’est pas réceptif, je dois alors alléger son horaire et favoriser les activités sensorielles. L’inverse est aussi vrai. Je dois toujours être prête à me retourner sur un 10 cents.
Qu’appréciez-vous de votre travail ?
CDA : J’aime les petites victoires. Un exemple concret : un élève qui ne s’assoit pas, c’est une réussite quand on arrive à le garder sur sa chaise pendant une minute. Ces élèves sont capables de faire des choses, d’atteindre des objectifs et de s’épanouir. J’aime contribuer à leur autonomie.
Que diriez-vous à une personne qui envisage de faire carrière auprès de cette clientèle ?
CDA : Nos élèves ont de belles capacités, il faut apprendre à les connaître. Ils nous apportent beaucoup de bonheur et nous apprennent des choses.
